On parle souvent de la bête du Gévaudan et de ses nombreuses victimes, mais on ne sait pas vraiment si cette bête est réelle ou non. Pourtant, de nombreux cas de bête mangeuses d'hommes ont été répertoriés et il se trouve qu'il y a beaucoup de similitudes ! Alors, une bête dressée pour tuer ou une véritable espèce encore inconnue ? Je vous laisse vous forger votre avis !
La bête de Caen :C’est à environ une quinzaine de kilomètre au sud du Caen, qu’une bête mystérieuse sévit dans la forêt de Cinglais. Ce monstre, que l’on décrit comme une espèce de loup roux, mais au corps davantage allongé et avec la queue pointue qu’un loup commun. L’animal semblait très rapide et avec une agilité incroyable.
La Gazette du 19 mars 1632 rapporte :
«De Caen en Normandie. Le 10 dudit mois de mars de l’an 1632. Il s’est découvert depuis un mois dans la forêt de Singlaiz entre ci et Falaise une bête sauvage qui a déjà dévoré quinze personnes. Ceux qui ont évité sa dent rapportent que la forme de cet animal farouche est pareille à celle d’un grand dogue d’une telle vitesse qu’il est impossible de l’atteindre à la course, et d’une agilité si extraordinaire qu’ils lui ont vu sauter notre rivière à quelques endroits. Aucuns l’appellent Therende. Les riverains et gardes de la forêt lui ont bien tiré de loin plusieurs coups d’arquebuse, mais sans l’avoir blessé. Car ils n’osent en approcher, même se découvrir jusqu’à ce qu’ils soient attroupés comme ils vont faire au son du tocsin; à quoi les curés des paroisses circumvoisines ont invité tous les paroissiens à ce jourd’hui, auquel on fait étant qu’il s’assemble trois mille personnes pour lui faire la huée.»Les curés rassemblèrent donc les membres des paroisses voisines et organisaient des battues dans la forêt de Cinglais. Les chasseurs et les villageois évitent d’entrer dans la forêt, sauf lorsqu’ils sont plusieurs. Le comte de la Suze pris les choses en mains en juin 1633 en réunissant entre 5000 et 6000 hommes et organisa une gigantesque battue. Cette tentative porta fruit, une bête mystérieuse, similaire à plusieurs témoignages fut tuée, et les massacres cessèrent.
La Gazette du 17 juin rapporte la mort de la créature :
« Cette bête furieuse dont je vous écrivais l’année passée ayant depuis deux mois dévoré plus de trente personnes dans cette forêt passait pour un sortilège dans la croyance d’un chacun. Mais le Comte de la Suze ayant par ordre de notre lieutenant général assemblé le 21 de ce mois 5000 à 6000 personnes, l’a si bien poursuivi qu’au bout de trois jours elle fut tuée d’un coup d’arquebuse. Il se trouve que c’est une sorte de loup plus long, plus roux, la queue plus pointue et la croupe plus large que l’ordinaire.»La bête de Caen aurait donc tuée une trentaine de personne en un peu plus d’un an. Elle sera finalement identifiée comme étant un loup, mais un grand mystère plane encore autour de cette histoire; le comportement et l’agilité de la bête ne ressemblant en rien à celle d’un loup commun.
La bête de l'Auxerrois : Environ 33 ans avant que la célèbre bête du Gévaudan fasse sa première victime, une autre créature similaire avait déjà terrorisée la région de d’Auxerre. Les gens l’appelaient la bête de Trucy, ou encore la bête de l’Auxerrois. Voici son histoire…
C’est donc durant le mois de novembre de 1731 que la première attaque associée à cette bête eue lieu. Un garçon de 12 ans fut attaqué près de Trucy, dans le sud d’Auxerre, alors qu’il travaillait près du bois avec sa mère. Cette dernière réussit courageusement à l’arracher de l’emprise de la bête, mais l’enfant expirera dans les bras de sa mère, sur le chemin du retour. Ensuite, les attaques se succédèrent. La crainte ayant gagnée la région, les paysans toujours armés, organisèrent d’infructueuses battues dans les bois de Trucy. Le roi Louis XV offre une prime de 200 livres à celui qui tuera la bête, des carcasses de moutons empoisonnés sont même lancés dans les champs, mais cela ne donne rien, les morts, en particulier de jeunes enfants, s’accumulent…
Durant les cinq premiers mois, le curé du Val-de-Mercy comptabilise quatorze morts. Les actes ne faisant pas systématiquement référence à la nature du décès, mais tous semblent indiquer que c’est la même bête qui en est la cause.
De nombreux loups sont tués, même si le comportement de la bête ne ressemble en rien à celui du loup. Les rumeurs parlent de loup garou, de loups ou même de démons. Ceux qui prétendaient avoir vu la bête en parlèrent comme étant un grand loup ou un tigre. La bête ne craignait pas de s’aventurer dans les villages. Un jour, dans le village de Mailly-la-ville, un jeune enfant qui jouait devant chez lui fut attaqué et emporté par la bête. Sa nourrice, essayant de l’arracher de la gueule du monstre, il ne lui resta qu’un des pieds (ou un des bras selon d’autres sources) de l’enfant dans la main.
Durant les cinq premiers mois, le curé du Val-de-Mercy comptabilise quatorze morts.
Les actes ne faisant pas systématiquement référence à la nature du décès, à la fin de l'année 1734, on arrive au résultat effrayant de vingt-huit victimes répertoriées. L'identification du prédateur n'est pas chose aisée : les habitants connaissaient bien les loups, nombreux à cette époque, et les descriptifs indiquent bien un animal "façon d'un loup" mais aucun témoin ne précise qu'il s'agissait d'un loup ordinaire. En 1734, deux de ces animaux sont abattus au cours d'une chasse et les agressions cessent peu de temps après. Seulement, aucune indication sérieuse ne permet de savoir si l'un des deux animaux était bien l'auteur du massacre.
La bête de l’Auxerrois aura tué 28 personnes (9 enfants, 9 femmes et 10 hommes). Son règne de terreur durera trois ans et contrairement à la bête du Gévaudan, elle s’attaquera autant aux hommes qu’aux femmes. La majorité des experts s’entendent pour dire qu’il s’agirait véritablement d’une bête sauvage, sans maître et qu’il ne s’agit probablement pas d’un loup.
En 1817, retour dans la forêt des environs de Trucy. Une autre Bête va sévir pendant quelques mois dans le même site que la tueuse, quatre-vingt ans plus tôt. Elle dévore un enfant près de Charentenay, un autre à Fouronnes et attaque et blesse un grand nombre de personnes. Certains pensent que c'est une hyène mais un jeune homme, secourant une fille attaquée à Fontenay la décrit comme un fort mâtin avec les oreilles droites. Pour s'en débarrasser, on place des moutons empoisonnés près des bois où elle se réfugie et la Bête disparaît, sans laisser de trace.
D'autres cas célèbres : La bête du Lyonnais, La bête des Vosges, La bête du Vivarais.
Sources : Dark-stories